L'Ontario Francophone, ca existe !
On se souvient tous des célébrations qui ont marqué « Le 400ème » de Québec pour l’anniversaire de la fondation de la ville par Samuel de Champlain et l’arriveé de nombreux colons français dans la belle province. Mais qui se douterai que l’Ontario s’apprête lui aussi, à partir de 2010, à célébrer 400 ans de présence française dans la province ?
L’Ontario est aujourd’hui la province qui possède la 2ème plus importante communauté francophone du Canada derrière le Québec. Avec près de 550.000 francophones (soit près de 5% de la population totale de la province) et environ 800.000 francophiles, l’Ontario est une province fière de ses origines françaises. En 2001, le drapeau franco-ontarien a vu le jour, symbole de cette communauté pas tout à fait québécoise et pas tout à fait anglophone.
Le drapeau franco-ontarien reprend la fleur de Lys et la fleur Trillium, symbôles du Québec et de l'Ontario
Si Etienne Brûlé est bien le premier explorateur des « Pays d’en haut », l’histoire retient surtout le nom de Samuel de Champlain comme marquant le début symbolique le la présence française en Ontario.
De 1610 à 1612, Etienne Brûlé explore le premier les terres des peuple Algonquins et Hurons qui forment aujourd’hui l’Ontario et se rend jusqu’aux Grands Lacs. Coureur des bois bilingue en langue huronne, il est employé par des compagnies de fourrures qui le rémunèrent pour convaincre les tribus locales d'amener leurs peaux à la vente.
Samuel de Champlain débarque quant à lui pour la première fois en Nouvelle-France le 24 mai 1603 à Tadoussac, sur les traces de Jacques Cartier, premier explorateur européen à arriver en terre Canadienne. Champlain reviendra à Tadoussac accompagné d’ouvriers le 3 juillet 1608 our fonder la ville de Québec, première colonie française à se développer sur les bords du Saint-Laurent.
En mai 1613, Champlain s’embarque pour un voyage vers l’ouest et la mer du nord. Il entreprend ainsi l'exploration de la rivière des Outaouais qu’il pense pouvoir emprunter jusqu’à la Baie d’Hudson. Arrêté en route à un campement algonquin près de ce qui est aujourd’hui Ottawa, le chef de la tribu lui apprend qu’il ne pourra pas atteindre le nord-ouest et la baie par ce chemin. Champlain rebrousse alors chemin et rentre à Québec.
De retour en 1615, Samuel de Champlain atteint cette fois la Baie Géorgienne au cœur du pays Hurons où il retrouve Etienne Brûlé après de nombreux détours au fil des rivières locales jusqu’au lac Huron. L’explorateur rallie au passage à sa cause de nombreuses tribus afin de former une alliance guerrière contre les Iroquois.
Plusieurs batailles unissant guerriers Hurons et Français se dérouleront sans grand succès au cours de la traversée de tout ce petit groupe vers l’est jusqu’à atteindre l’actuel lac Ontario. Blessé au genou, Champlain est ramené en pays Huron où il sera contraint de passer l’hiver. Il profitera de son séjour pour explorer le sud-ouest des territoires (actuelle péninsule de Bruce) avant de rentrer en 1616 à Sault Saint-Louis, près de l’actuel Montréal.
Ses nombreux récits et écrits de l’époque auront permis d’obtenir une description fidèle et détaillée du pays, des mœurs, des coutumes et de la façon de vivre des indiens autochtones. En 1639, Sainte-Marie-au-Pays-des-Hurons est la 1ère colonie française officielle à accueillir des résidents permanents. Aujourd’hui, le « Circuit Champlain », un parcours touristique de plusieurs centaines de kilomètres, retrace l’histoire et le chemin de l’explorateur au cœur de l’Ontario d’autrefois, de la traite des fourrures et des guerres de colonisation.